Jean Guo a fondé Konexio en 2016 pour favoriser une inclusion socio-économique durable des réfugiés et des migrants en France. De son parcours personnel à ses expériences de terrain, elle nous explique ce qui l'a motivé à créer Konexio et où elle compte l'emmener dans les prochaines années à travers de nouveaux publics (jeunes sans emploi, femmes en recherche d'emploi) et de nouveaux territoires (Région Aquitaine, Hauts-de-France,Malawi...).
Quel est votre parcours ?
J’ai étudié à Stanford University en économie, puis à Harvard en politiques publiques et en business. A la suite de mes études j’ai travaillé aux USA comme consultante dans la Silicon Valley. Ensuite j’ai obtenu la bourse Fulbright grâce à laquelle j’ai pu poursuivre mes études en France à l’Ecole d’économie de Paris. Cette bourse m’a permis de faire de la recherche sur les problématiques économiques et de santé rencontrées par les réfugiés et les migrants en France. Grâce à ce travail de recherche sur le terrain, j’ai constaté qu’on subvenait principalement aux besoins de première nécessité (logement, vêtement, nourriture) mais que peu de moyens étaient donnés pour favoriser une inclusion économique et sociale à long terme tout en favorisant l’autonomie.
Comment est venue l'idée de Konexio?
C’est mon parcours personnel qui m’a poussée à créer Konexio. En tant qu’enfant d’immigré et ayant moi-même migré vers les USA à l’âge de 5 ans, j’étais aux premières loges pour identifier les difficultés rencontrées par ma famille afin de s’implanter dans un nouveau pays : des difficultés sociales, linguistiques, culturelles, professionnelles, manque de réseau, etc. J’ai ainsi vu la dureté de l’exclusion socio-économique quand on n’a pas les codes sociaux et les compétences requises pour aller vers le marché de l’emploi. Pour moi, l’accès aux opportunités a été rendu possible grâce au numérique, ce qui a été déterminant dans mon parcours de vie.
Quel a été l'élément déclencheur pour l'entreprendre?
Étant allée à la rencontre de ces publics dans le cadre de mon travail de recherche, j’ai découvert l’importance de l’inclusion numérique et de l’apprentissage des compétences techniques et relationnelles qui permettaient aux publics défavorisés de saisir des opportunités sociales, économiques, et professionnelles. Mes recherches et les expériences sur le terrain à Paris m’ont ainsi motivé à créer l’association Konexio car je pouvais apporter une réponse au manque d’accompagnement en France des publics exclus numériquement. De nos jours, cette exclusion passe en effet par le numérique car 90% des emplois nécessitent les compétences numériques de base.
Quelle est la vision de Konexio à 3/5 ans?
Nous sommes actuellement implantés dans 2 pays : en France et au Malawi et avons également une antenne de Konexio aux USA. Notre objectif pour 2020 est de consolider notre ancrage territorial et d’augmenter notre impact en formant 750 apprenants.
Lauréats du Google Impact Challenge, nous avons pour objectif dans les 3 prochaines années d’essaimer nos activités et d’étendre notre action dans deux autres régions françaises et l’ambition de former 10 000 apprenants d’ici 2023.
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